Peintures et sculptures toulousaines

La Révolution marque un tournant majeur dans l’histoire des collections publiques en France. De nombreux biens et domaines en possession de l’Église, de la Couronne ou de certains nobles sont alors confisqués, pour des raisons financières, politiques, symboliques.


À Toulouse, c’est le couvent des Augustins qui accueille les œuvres récupérées comme saisies révolutionnaires. En 1795, lors de son ouverture, on dénombre déjà 69 tableaux provenant des églises et couvents de Toulouse au sein du Muséum provisoire du Midi de la République. Ce corpus est enrichi par de nombreux vestiges provenant d’importants édifices romans de la ville, collectés par les ingénieurs chargés de leur destruction, par les enseignants de l’école des beaux-arts et par Alexandre Du Mège, conservateur du musée de 1832 à 1862.


Le musée des Augustins conserve ainsi la mémoire de monuments disparus : le monastère de la Daurade, l’ensemble canonial jouxtant la cathédrale Saint-Étienne, le cloître de Saint-Sernin, divers cloîtres languedociens... Plus tard, la collection du musée continue d’intégrer de précieux fragments provenant d’édifices religieux désaffectés et bientôt détruits, tels l’église des Cordeliers, le couvent des Grands Carmes, l’église des Pénitents noirs, etc.


Aux saisies révolutionnaires il faut ajouter les collections en provenance de l’Académie royale des Sciences et des Arts de Toulouse ainsi que de nombreuses œuvres décrochées du Capitole au fil des aménagements successifs des galeries. Le transfert des sculptures ornant places et jardins, remplacées par des copies, achève de donner au musée des Augustins une place particulière dans l’histoire patrimoniale de la ville.

Tableaux européens et acquisitions

La collection du musée des Augustins devient également, peu après sa création, une formidable anthologie de la peinture occidentale des XVIIe, XVIIIIe et XIXe siècles. Le musée bénéficie en effet de nombreux envois consécutifs aux campagnes militaires napoléoniennes : Toulouse figure dans le décret Chaptal de 1801 – du nom du ministre de l'Intérieur de l'époque – qui propose la répartition entre 15 villes des œuvres remarquables rapportées à Paris au fur et à mesure des annexions territoriales.
Ouvert précocement en 1795, le Muséum provisoire du Midi de la République est particulièrement bien servi par cette politique décentralisée : entre 1803 et 1812, il reçoit 71 tableaux. La collection s’enrichit ainsi très tôt d’œuvres signées par des grands noms de la peinture européenne dont de grands tableaux d’autel qui prennent place dans le volume de l’église.
La tradition des dépôts de l’État se poursuit et enrichit considérablement le parcours du musée des Augustins tout au long du XIXe et du XXe siècle. Les modes d’acquisition se diversifient (dépôts, dons, achats, legs), de même que la nature des collections, extrêmement éclectiques dans ce qui est longtemps resté le seul musée de Toulouse.
Il a en effet abrité des collections aujourd’hui conservées au Museum d’Histoire Naturelle (créé en 1865), au Musée Saint-Raymond (1891 puis 1949), au Musée Georges-Labit (1893), au Musée Paul-Dupuy (1949) ou aux Abattoirs (1995). Trop à l’étroit dans l’ancien couvent des Augustins, ces collections font ainsi l’objet de projets spécifiques, tandis que le musée des Augustins s’est peu à peu recentré sur sa riche collection de peintures et de sculptures du XIIe au début du XXe siècle.

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